Quand les aalz dansaient avec Messmer
Aux origines d’une dynastie
Les histoires et ragots des villages ne sont pas toujours ‘vérifiables’ et ne valent, en général, pas grand-chose… mais insinuent parfois des marques de fabrique.
Selon des histoires qui circulent dans le village fief cévenole de la dynastie : aux années 40, plusieurs jours durant, les passants entendaient les sanglots meurtris d’un nourrisson qui aurait été séquestré et affamé jusqu’à ce que mort s’en suive dans un grenier de la maison familiale des aalz. Les histoires ne racontent pas le contexte ou les raisons d’un tel acte barbare.
Visite dans l'histoire : les aalz au Cameroun !
Intrigué par l’installation de Yannick Noah cette année (2022) au Cameroun, j’ai tenté de m’informer pour mieux connaître ce pays et son Histoire.
Assez rapidement, sur le web, apparait des informations sur la période mouvementée des années 50 et la répression barbare exercée par le pouvoir colonial français.
Certains personnages émergent comme des cartes :
  • Pierre Messmer (20/03/1916 – 29/08/2007 : 91 ans)  :
de 1956 à 1958 : haut-commissaire de la République au Cameroun où il dirige une offensive contre les indépendantistes de l’Union des populations du Cameroun (UPC) en menant «une manœuvre contre-insurrectionnelle» ;
Danse avec Messmer au Cameroun
danse avec Messmer au Cameroun !

Au Cameroun, pour créer sa ‘zone de pacification’, Pierre Messmer allait, naturellement(!), éliminer les éléments perturbateurs qu’il qualifiait de ‘communistes’ selon les coutumes coloniales de l’époque.
‘Éliminer’ cela veut dire ‘tuer’. Et il fallait mieux donner une dimension un peu juridique à ces tueries. Quelques tampons et un peu de charabia pouvaient bien habiller cela.
Des petites mains pour faire ce travail peuvent se trouver. Parmi ces petites mains, Karl Aalz représentait une bonne trouvaille. Magistrat cévenole discret qui rase les murs malgré son expérience dans un contexte similaire à Madagascar, (répression sanglante… des dizaines de milliers de morts)… ce qui semblait dans la continuité des plans de Messmer :

Pierre Messmer : « Désormais, ma stratégie sera simple : ayant réussi à contenir la révolte de l’UPC dans son berceau du pays bassa, je l’y étoufferai. Et j’y parviendrai, remportant l’un des deux succès français de l’après-guerre contre des insurrections outre-mer (l’autre étant Madagascar).»

Pierre Messmer, un soldat que le Cameroun n'a pas oublié

Des têtes coupées et exposées sur les devantures des sous-préfectures !

danse avec Messmer au Cameroun !

L’une des méthodes de terreur auxquelles a eu recours le colonialisme français au Cameroun, puis le gouvernement de notre pays à partir de 1960, a été l’exposition de têtes coupées sur les places publiques : marchés, gares routières, devantures de sous-préfectures, etc.

La question des têtes coupées au Cameroun

Pendant longtemps après, Meraalz, la femme de Karl était toujours fière de raconter qu’elle avait eu la joie de danser avec Messmer !... elle ne mentionnait pas un mot sur le rôle de Karl dans les têtes coupées exposées aux marchés… et paraissait ne pas se doutait de ce que l’Histoire réservait à ces collaborations peu honorables sinon ces crimes contre l’Humanité !

Dans les Cévennes, Vébron, Lozère abritait des criminels de guerre et de la répression !... les Camisards doivent se retourner dans leurs tombes !

Qui a inventé la méthode de têtes coupées ?
danse avec Messmer au Cameroun !

Le Colonel Lucien de Montagnac : «Pour chasser les idées qui m’assiègent quelquefois, je fais couper des têtes, non pas des têtes d’artichauts, mais bien des têtes d’hommes»

qui sont les barbares ?

Notes - Madagascar

Madagascar : Une colonisation « civilisatrice » aux dépens des populations

…En 1947, des révoltes contre l’autorité française appelleront à la répression violente des troubles ; les estimations françaises de l’époque sont de 89 000 morts

La colonisation Française de Madagascar


[de 1948]… jusqu’en 1958, des paysans cachés dans les forêts en ressortent exténués, affamés. C’est un désastre humanitaire.

… En visite d’État à Madagascar en 2005 pour célébrer l’«amitié franco-malgache», le président Jacques Chirac a qualifié d’«inacceptable » la sauvage répression du soulèvement de 1947. À sa suite, en marge du sommet de la francophonie à Antananarivo, en novembre 2016, François Hollande a rendu «hommage à toutes les victimes de ces événements 

Un masacre colonial français à Madagascar

M. Benchien